- vespasiennes et toilettes publiques dans Brive, au siècle dernier



PR
ÉAMBULE :

Il n'a sans doute échappé à personne que notre site revêtait un caractère éminemment culturel. Son orientation dans le domaine historique se renforce régulièrement, lors de chacune de nos mises à jour.
C'est dans cette optique, et pour rehausser encore notre niveau, que nous avons choisi de créer cette page sur un sujet qu'aucun chercheur, aucun érudit, aucun historien, aucune page facebook même la plus farfelue, n'a encore traité !
Photos à l'appui, nous allons évoquer les Vespasiennes (*) et Toilettes (**) publiques dans Brive, au cours des années 1900.

(*) : ou bien urinoirs, pissotières, pissoirs, ... comme il vous plaira !
(**) : ou bien WC, cabinets, ... au choix !


Notre point de départ va se situer tout en haut de la rue de l'Hôtel de Ville. Les plus anciens de nos visiteurs se souviennent sans doute de ces toilettes implantées sous le trottoir, à hauteur du Palais de Justice. Il fallait pour y accéder descendre une quinzaine de marches, avant de pouvoir se soulager.
Elles existent toujours, mais l'accès en est fermé au public depuis des décennies. Le local est maintenant affecté aux services de la voirie et sert à stocker du petit matériel.
En voici deux vues extérieures.

















(Clichés JPC - 15 octobre 2016)


On en retrouve trace sur deux vieilles cartes postales du tribunal, les seules que nous connaissions.
















(Doc. delcampe.net)

 
Ces "commodités" faisaient suite à d'autres, plus anciennes, autrefois installées au même endroit.
Souvenez-vous : il y a plusieurs années nous avons évoqué dans notre site la station de fiacres qui était implantée à ce même emplacement (c'est vers le bas de notre page consacrée à la rue de l'Hôtel de Ville, ici : CLICK ). 
Ce que nous n'avions pas dit alors, c'est que des vespasiennes étaient accolées à l'arrière de l'édicule qui l'accueillait.















La station de fiacre et les vespasiennes
(doc.delcampe.net)

Lors de la fermeture de la station, l'édicule en question sera transformé en kiosque à journaux; quant aux vespasiennes de l'arrière, elles subsisteront, ainsi que le prouve la carte postale qui suit.

L'ancienne station de fiacres devenue kiosque à journaux (Doc. delcampe.net)




En tôle de couleur vert foncé, avec des séparations et un fond en ardoise, elles étaient semblables à celles qui se trouvaient derrière l'ancien kiosque à journaux de la Place Thiers, et dont nous nous souvenons encore. Le photographe briviste Henri Crouzette nous a laissé une photographie où elles apparaissent discrètement, photographie conservée dans un fonds à son nom aux Archives départementales de la Corrèze.

Derrière le kiosque de la place Thiers, les vespasiennes (Doc AD19 - cote FRAD019_007Fi 00163)

Ainsi donc, vespasiennes et kiosques à journaux semblaient avoir signé pour le vie un bail de vie commune !

Mais auparavant, un autre édicule de tôle verte, tout rond, à l'allure futuriste, avait rendu d'appréciables services, à quelques dizaines de mètres du précédent, de l'autre coté de la rue, toujours en bordure du boulevard. N'oublions pas que  c'était là que se tenaient les grandes foires aux bestiaux de la ville.

(Doc. delcampe.net)




D'autres toilettes publiques, sensiblement identiques à celles du haut de la rue de l'Hôtel de Ville, avec lesquelles nous avons ouvert notre sujet, se trouvaient aussi à une certaine époque le long du chevet de la collégiale Saint Martin, sous la dalle de la place. La photographie suivante nous en apporte la preuve.

Ici, un quidam, visiblement soulagé, remonte à l'air libre.
©
Ministère de la Culture et de la Communication, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Dist. RMN-GP.
Cliché de Jean-Jacques Sill, architecte, novembre 1958. Autorisation de reproduction du 14-06-2016.

Le pourtour de Saint-Martin semble d'ailleurs avoir eu vocation à accueillir ce genre d'équipement urbain : d'autres vespasiennes ont longtemps été accolées au porche de notre vieille collégiale, du coté nord :

(Col. Maryse Chabanier)                                                                                                        (Doc. delcampe.net)




















©
Ministère de la Culture et de la Communication, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Dist. RMN-GP.

Clichés d'Henri Chaine, architecte - 1911 - Autorisation de reproduction du 14-06-2016.


Arrêtons nous un instant devant la chapelle de l'ancien collège des Doctrinaires. Là, dans l'angle, entre la porte d'entrée principale et la porte latérale qui à une certaine époque menait à la Bourse du travail à l'étage, se cachait, non pas des conteneurs à poubelles comme on pourrait le croire, mais une autre vespasienne. On la remarque à peine sur les cartes postales, d'autant moins que des personnages passent ou stationnent devant elle au moment des photos.





< (Doc. delcampe.net)










(Col. Maryse Chabanier) >











Mais un agrandissement du bas de la carte de Maryse ne laisse aucun doute et nous permet de bien apprécier son architecture originale (notez aussi la présence d'une fontaine publique sur la droite de l'image).




Nous arrivons maintenant sur la Guierle.
Beaucoup se souviennent sans doute du marchand de journaux qui était installé sous la terrasse du théâtre municipal, du coté gauche. Il avait pour voisins de confortables toilettes publiques. Notre complice M. V. raconte ses souvenirs de gamin du quartier, en débordant un peu sur des années plus récentes :
"Le commerçant, Monsieur Geneste et son épouse vendaient les journaux et géraient les toilettes; d'ailleurs, leurs deux locaux communiquaient ensemble de l'intérieur. De cet équipement, des photos d'époque nous montrent juste la porte d'accès, à gauche de celle du commerçant. Entre les deux portes, une plaque indiquait la couleur : "Lavabos - WC".
















(Doc. delcampe.net)
















(Col. Maryse Chabanier)                                                                                                        (Doc. delcampe.net)


"Le local disparut lorsque fut créé le passage souterrain de l'avenue du 14 juillet, ce qui eut comme conséquences de rehausser l'esplanade devant le théâtre. Celui-ci y perdit quelques marches et son marchand de journaux dont la boutique fut transférée à proximité de la gare routière, de l'autre coté du château d'eau. Ce local disparut à son tour lors de la récente transformation de la gare des autobus. Quant aux toilettes du dessous du théâtre, elles furent elles aussi déplacées et dans un premier temps, installées derrière la salle Georges Brassens, avant d'être reconstruites, plus modernes encore, accolées à cette salle" .

M. V. a de plus repéré sur trois cartes anciennes ce qui semble bien être des vespasiennes, au pied de notre château d'eau. L'époque est indéterminée, mais la preuve est là :















(Doc. delcampe.net)



C'est toujours M. V. qui nous a rappelé que des toilettes publiques existaient autrefois un peu plus loin dans les jardins, à proximité de quelques jeux d'enfants, dans les années 60 ou 70. C'était, en bordure de l'allée des Tilleuls et à hauteur de la laverie, une petite construction en parpaing crépi, avec deux portes d'accès. Mais elle n'apparait sur aucun document. Ces toilettes ont disparu avec la création du nouveau jardin en 1976.




Pour terminer cette intéressante et oh ! combien instructive promenade pédestre, nous vous amenons à la gare. Des toilettes ont longtemps été ouvertes au public sous le parvis, à droite du grand escalier. Une seule carte postale du haut de l'avenue de la Gare nous en restitue le souvenir. On y voit deux plaques de béton armé dissimulant deux escaliers qui descendaient sous terre. Celui de gauche tournait à gauche et conduisait aux toilettes réservées aux hommes, celui de droite tournait à droite en direction des toilettes des dames.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir et apprécier les détails.
(Doc. delcampe.net)

Auparavant, des vespasiennes, semblables semble-t-il aux toutes premières de la place Thiers, avaient pendant longtemps accueilli moult messieurs pressés qui allaient prendre le train ou en descendaient. Elles étaient bien situées et très visibles, sur le parvis de la gare, juste à droite du grand escalier en montant l'avenue.















(Doc. delcampe.net)



Des toilettes presque luxueuses se trouvaient aussi, à l'intérieur de la gare, à gauche du bâtiment principal (vu de l'extérieur), installées dans des constructions annexes aujourd'hui disparues.
Seuls les voyageurs munis d'un billet avaient alors la possibilité d'y accéder. On  pouvait les repérer de loin sur le quai, grâce à de grandes enseignes tout simplement intitulées "CABINETS". Elles apparaissent sur cette carte, déjà publiée sur le site, consacrée au départ de Brive du 14° régiment d'infanterie.
                                                            (Doc. delcampe.net)
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*
Et oui, pour ce sujet les images nous ont manqué. Vespasiennes et toilettes publiques étaient trop modestes pour intéresser les photographes ! Tout au plus apparaissent-elles par accident sur quelques rares clichés.
Si vous en connaissez d'autres, faites nous le savoir.

A la fin de cette étude, une remarque s'impose : en ces temps éloignés, la parité hommes-femmes n'était vraiment pas respectée. Si les vespasiennes dans la ville étaient relativement nombreuses pour les hommes, les toilettes utilisables par les dames étaient rares. Depuis, les sanisettes et autres équipements du même genre ont heureusement résolu le problème.

*
(1° janvier 2017 - mise à jour septembre 2019)





1921 : IL Y AVAIT DÉJÀ DES PROBLÈMES

D'ACCUEIL DANS LES SERVICES D'URGENCE,

OU DU MOINS DANS CERTAINS ! !




(extrait de l'hebdomadaire La Croix de la Corrèze
n° 1468 du 6-11-1921 - AD19 cote 68Pr 19)



(18 septembre 2019)






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