- à Paris, avec une évocation des cantines scolaires

Les quatre images qui suivent (3 cartes postales et une photographie) ont déjà été présentées sur notre site, chacune sur la page de l'école de Brive où chaque cantine était implantée. Cette deuxième présentation groupée des différents réfectoires va nous donner l'occasion d'élargir notre sujet.



<=== Le réfectoire du Lycée Cabanis (Doc. delcampe.net)














Le réfectoire du Collège Bossuet (Doc. delcampe.net)  ===>


Le réfectoire du Collège de filles aux Doctrinaires (Doc. Archives municipales de Brive - Cote  10S 75)

Le réfectoire des "petits" à l'Institution Jeanne d'Arc (Doc.  delcampe.net)

Certes, le détail ne saute pas aux yeux. Mais si l'on regarde avec attention les trois premières images, on remarque qu'une bouteille de vin trône sur chaque table, à coté du pichet d'eau. Pas chez les petits, heureusement.
C'était l'habitude au milieu du siècle dernier. Le vin était censé chasser les virus, et donner des forces. Beaucoup de parents en étaient d'ailleurs persuadés. Louis Pasteur n'avait-il pas écrit "le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons"  ? A Brive, cette mention était même imprimée sur l'étiquette de chaque bouteille produite par cet important marchand de vins de l'époque qui avait pour nom "Les Caves Saint-Antoine".

Ce n'est qu'en 1956 que les boissons alcoolisées ont été interdites dans les écoles pour les enfant de moins de 14 ans. Pour les plus grands, il faudra attendre une circulaire ministérielle du 3 septembre 1981 qui précisait :"L'eau est la seule boisson hygiénique recommandable à table. [...] Dans les cantines et les restaurants scolaires, il n'est servi aucune boisson alcoolisée, même coupée d'eau".

*
Puisque nous sommes dans les cantines et réfectoires scolaires, et sans aucun rapport avec notre remarque précédente, faisons -à titre anecdotique- un saut à Paris. La revue L'Illustration dans son numéro 2380 du 6 octobre 1888, dont nous possédons un exemplaire, publie un récit accompagné d'une gravure, où est décrit ce que sont les cantines scolaires d'alors, dans la capitale. Voici l'essentiel de l'article.
 
"Avec la rentrée scolaire dans les écoles communales de la ville de Paris, a eu lieu cette semaine la réouverture des cantines scolaires créées en vue de rendre service aux enfants dont les parents, absents toute la journée, ne peuvent, à l'heure du déjeuner, leur donner des plats chauds. Notre gravure représente une de ces cantines dans une école de garçons. La cantinière qui est le plus souvent la concierge de l'école, sert le plat du jour dans les gamelles des enfants. La cantine est installée dans le préau de l'école : quelques bancs, quelques tables de fer, une fontaine d'eau claire, qui remplit aussi l'office de lavabo, voilà pour le mobilier.

Une cantine scolaire à Paris, en 1888 (Col. JPC)

[...] Dans quelques arrondissements les potages constituent le principal aliment; dans d'autres ce sont les salaisons et les légumes secs. Dans plusieurs, cependant, on sert chaque jour du potage, de la viande et des légumes secs ou frais, selon la saison. Le prix de vente de la portion varie de 0,05 à 0,30 francs. Le régime des paiements n'est pas le même non plus dans toutes les écoles. Certaines municipalités accordent la gratuité du déjeuner à tous les élèves des écoles dont les parents le demandent. D'autres ne délivrent des jetons gratuits qu'après une enquête faite sue la situation des parents par un membre de la commission des cantines scolaires. Ailleurs, la gratuité est accordée à tous les enfants dont les parents sont inscrits au bureau de bienfaisance. Ailleurs encore, on obtient la gratuité des mairies ou des caisses des écoles sur la simple proposition des directeurs et des directrices.

On voit que, depuis l'origine, le but que voulaient atteindre les promoteurs des cantines scolaires s'est sensiblement déplacé. Elles ne servent plus seulement à rendre service aux enfants appartenant à des familles que leurs occupations retenaient éloignées de leur foyer; elles sont employées de plus en plus à nourrir indistinctement tous les enfants des écoles communales de Paris. C'est une idée chère aux collectivistes révolutionnaires, dont l'influence sur le conseil municipal est considérable. Ils considèrent les cantines comme un acheminement vers l'application de leurs théories, lesquelles consistent à faire supporter à la collectivité l'entretien complet de tous les enfants. En 1881, année de leur création, les sommes distribuées pour les cantines s'élevaient à 225 600 francs; en 1887, elles se sont élevées à 467 000 francs ! Ces chiffres ont leur éloquence".

*
(1° janvier 2018)

LA COPIE DES TEXTES ET DES DOCUMENTS PUBLIÉS

SUR CE SITE
N'EST EN GÉNÉRAL PAS AUTORISÉE.

(VOIR LES CONDITIONS DÉTAILLÉES DE RÉUTILISATION
DU CONTENU EN PAGE D'ACCUEIL)

POUR LES CAS PARTICULIERS, VEUILLEZ CONTACTER LE WEBMESTRE.
Commentaires