- trois brivistes et deux autres corréziens en terre parisienne

Voilà un titre un peu énigmatique qui mérite explications. Nous allons dans notre article présenter la dernière demeure de cinq personnages, trois brivistes de naissance et deux autres corréziens plus ou moins liés à notre ville, qui reposent à Paris dans des lieux hautement célèbres : Le Panthéon, et le cimetière du Père Lachaise.


Ci-contre, à droite, le Panthéon                            ===>

Ci-dessous, l'entrée principale du cimetière du Père Lachaise.

(Clichés JPC - 21 mars 2019)






Nous évoquerons donc successivement, en photographies, les sépultures de :
- Jean-Baptiste Treilhard et Georges Cabanis au Panthéon;
- Pierre André Latreille, Georges Lecherbonnier et Gabrielle Colette au Père Lachaise.

Sauf mention contraire, les photographies qui suivent ont été réalisées par nos soins, en mars 2018. Prévenons dès maintenant : l’exiguïté des caveaux au Panthéon, l'alternance de la neige lors de notre première visite, et d'un soleil "mal orienté", quelques jours plus tard, au Père Lachaise, ne nous ont pas permis de prendre des clichés de grande qualité !



 
JEAN-BAPTISTE TREILHARD


Il s'agit du célèbre juriste et homme politique français, né à Brive le 3 juillet 1742. Il fut élève au collège des Doctrinaires de la ville. Nous l'avons déjà évoqué indirectement sur notre site, en consacrant un très long "BONUS" numéroté 2, à la maison qu'il a habitée à Brive, dite "maison Treilhard", sur notre page "rue des Prêcheurs et quartier de la vieille halle". C'est ici : CLICK.
Pour en savoir plus sur le personnage, vous pouvez visiter la longue page qui lui est réservée sur Wikipédia, ici : CLICK.

J-B. Treilhard, ancien élève du collège des Doctrinaires ===>
(Extrait de l'ouvrage d'Henri Delsol Le Passé du Collège de Brive - Col. JPC)


Jean-Baptiste Treilhard est décédé à Paris le premier décembre 1810. Il a été inhumé le 5 au Panthéon, dans un caveau numéroté III, parmi les tombeaux de presque une quinzaine d'autres dignitaires de l'époque.


Vue générale du caveau III depuis son entrée. J-B. Treilhard est au premier plan, à droite.

Vue d'ensemble du tombeau de Jean-Baptiste Treilhard, depuis le fond du caveau.

Vue partielle du texte gravé sur son tombeau.



























Dans la galerie d'accès, devant l'entrée de chaque caveau, une borne interactive
permet de présenter aux visiteurs, en plusieurs langues, chacun des personnages qui y sont inhumés.
Ici, la première page de Treilhard est en anglais.
 



GEORGES CABANIS


A quelques pas de notre premier arrêt, dans le caveau V se trouve le tombeau de Pierre  Jean Georges Cabanis. Il n'est pas vraiment briviste, puisqu'il est né au château de Salagnac, à Cosnac (19), le 16 juin 1757. Mais il fut pendant quelques années élève du collège des Doctrinaires à Brive, avant d'en être renvoyé pour indiscipline. Il reviendra par la suite de temps en temps à Brive. La population de Brive ne lui en voudra pas, puisque son nom a été donné, successivement, aux deux grands établissements scolaires publics de la ville. Il est vrai, qu'après de brillantes études -ailleurs- il était devenu célèbre : philosophe, médecin, homme politique, membre de l'Académie française, Comte de l'Empire, ...
A lui aussi, Wikipédia consacre un article très détaillé, c'est ici : CLICK.

Georges Cabanis, ancien élève du collège des Doctrinaires ===>
(Extrait de l'ouvrage d'Henri Delsol, Le Passé du Collège de Brive - Col. JPC)


Georges Cabanis est décédé le 5 mai 1808 à Seraincourt (95). Il sera immédiatement inhumé à Auteuil, la petite ville de banlieue parisienne où il résidait. Huit jours plus tard, le 13 mai, son corps sera transféré en grandes pompes au Panthéon. Son cœur cependant restera au cimetière d'Auteuil.

Après notre première expérience de photographies dans le caveau III, nous avons choisi d'utiliser le flash pour prendre les photos du caveau V.

Le tombeau de Georges Cabanis : il se trouve au-dessus d'un autre.

Le texte gravé dans la pierre : la date du décès indiquée est ici le 6 mai.






 




















La borne interactive du caveau V, et sa première page concernant Cabanis.



 
PIERRE ANDRÉ LATREILLE


Fils naturel, il n'a pas été reconnu par son père, et sera abandonné par sa mère dès sa naissance, le 20 novembre 1762 à Brive.
Ces difficiles débuts dans la vie ne l'empêcheront pas de fréquenter, lui aussi, le collège des Doctrinaires, avant de poursuivre ses études à Paris. Il se dirigera dans un premier temps vers la prêtrise, une orientation qu'il abandonnera très rapidement. Il se consacrera alors à l'entomologie et deviendra, après bien des vicissitudes, professeur au Muséum national d'Histoire Naturelle et membre de l'Académie des sciences. On lui doit de nombreux ouvrages consacrés à sa spécialité. On l'a surnommé "Le Prince de l'Entomologie".

Nous avons déjà évoqué ce célèbre briviste dans notre site, lorsque nous avons raconté l'hommage populaire qui lui a été rendu à l'occasion de l'inauguration d'une plaque commémorative à son nom, sur une place de la ville. C'est ici : CLICK.

 Portrait de Pierre André Latreille ===>
publié dans le bulletin de la Société scientifique, historique
et archéologique de la Corrèze de 1933/1 (tome 55)


De nombreuses pages lui sont consacrées sur Internet et il en a, naturellement, une à son nom sur Wikipédia. C'est ici : CLICK.

Latreille est décédé à Paris le 6 février 1833 et il a été inhumé au cimetière parisien du Père Lachaise.

Nous avons retrouvé sa sépulture tout au fond de la 39° division, au pied d'une butte de terre, et en bordure d'une allée charmante. Sur un minuscule lopin de terre entouré d'une grille métallique rouillée se dresse un obélisque de trois mètres de haut, monolithe en pierre de Château-Landon, et poli. Il est lui-même posé sur un socle assorti auquel on accède par quatre marches de pierre disjointes. A son sommet son buste, en bronze doré, de grandeur nature, domine les alentours. Au sol il y a juste la place d'un pied de jonquilles, fleuries au moment de notre passage, et d'un peu de verdure sauvage.



























Le buste est l’œuvre du sculpteur français Louis-Parfait Merlieux (1796-1855) connu pour avoir réalisé de nombreux monuments dans les cimetières, en particulier au Père Lachaise, mais également les fontaines de la place de la Concorde à Paris, de part et d'autre de l'obélisque. Le buste avait été fait en deux exemplaires identiques; le deuxième était destiné à la ville de Brive qui devait l'installer sur un piédestal dans une de ses places. Mais le projet ne verra pas le jour, en raison de négligences que pointe notre vieux "complice", Louis de Nussac. Le bronze rejoindra le musée de la ville, où il se trouve toujours. Des copies en plâtre ont aussi été réalisées, dont l'une se trouve au Muséum d'histoire naturelle.



























L'obélisque de pierre est gravé sur trois de ses faces de nombreuses lignes rédigées, soit en français, soit en latin, mais également de dessins d'insectes.



















 
GEORGES LECHERBONNIER

Georges Lecherbonnier n'est pas un inconnu pour nous, puisque nous venons de lui consacrer par ailleurs un très long article dans notre rubrique "évocation de brivistes autrefois célèbres, mais aujourd'hui oubliés". C'est ici : CLICK.
C'est d'ailleurs le seul endroit où vous pourrez trouver une telle somme de renseignements sur le personnage, des renseignements accompagnés de nombreuses photographies. Il terminera sa carrière comme Procureur général à la Cour de Cassation.

Georges Lecherbonnier dans sa tenue de Procureur général ===>
(Doc. "La Vie Limousine" du 25 février 1930/Gallica - Cliché Henri Manuel)


Georges Lecherbonnier décèdera le 29 novembre 1929 dans une clinique de Neuilly-sur-Seine (92), alors qu'il était domicilié à Paris. Il sera inhumé au cimetière du Père Lachaise, selon son souhait, dans la plus stricte intimité familiale.

C'est la tombe de son beau-père, Edouard Harth qui l'accueillera pour sa dernière demeure. Edouard Harth était, dans le commerce international, spécialisé dans les relations France/Pérou (l'épouse de Georges était d'ailleurs née à Lima). Il décèdera prématurément à l'âge de 37 ans, en octobre 1868.

Leur tombe commune se situe dans la 60° division, loin des grandes allées, dans un endroit où les concessions sont de largeur très réduite, juste desservies par des sentiers étroits.




























La tombe de la famille Harth, où reposent Edouard Harth et Georges Lecherbonnier.
A l'origine elle était entièrement ceinturée par de grosses chaines en fer. Il n'en reste plus qu'une partie,
mais les supports disparus ont laissé leur marque dans la pierre.














Les gravures dans la pierre.




















La plaque de Georges Lecherbonnier avant et après un  sommaire décrassage par nos soins.
Elle n'est plus fixée dans le mur, mais repose simplement sur la pierre tombale.



 
GABRIELLE COLETTE


Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette, est bien la célèbre femme de lettres française, connue comme romancière mais aussi comme mime, actrice et journaliste. Elle a pris pour pseudonyme son nom de jeune fille, le patronyme de son père, Jules Joseph Colette.

Portrait de Colette en 1932 (Doc. Wikipédia) ===>

Colette est loin d'être une corrézienne, bien que certains insistent sur son attachement tout particulier envers le château de Castel-Novel à Varetz (19). En 1912, en effet, elle a épousé le politicien et journaliste Henry (Henri) de Jouvenel des Ursins, propriétaire de la demeure ; elle y a donc résidé. De lui elle a eu une fille, Colette Renée de Jouvenel, dite Bel-Gazou, son seul enfant. Colette et de Jouvenel divorceront 10 ans après leur mariage : voilà pour Colette, la "Corrézienne", que certains, même, n'hésiteraient pas à naturaliser briviste ! !
Il faut quand même ajouter qu'ultérieurement, pendant l'occupation, elle résidera quelques mois aux châteaux de Curemonte (19) où sa fille Bel-Gazou était installée.

Nos quelques lignes sont un peu justes pour résumer sa vie complexe et bien remplie. Heureusement, Wikipédia est là pour compléter, et l'on peut consulter la page qui lui est réservée ici : CLICK.

Colette est décédée le 3 août 1954 à Paris, à l'âge de 81 ans. Elle a été inhumée dans la 4° division du cimetière du Père Lachaise, en bordure d'une grande allée transversale.

















Le style de la sépulture, en marbre de deux couleurs, de conception moderne, diffère totalement de celui de la grande majorité des tombeaux du cimetière, plus anciens, faits de pierre aujourd'hui très noircie, mais qui lorsqu'elle est nettoyée retrouve une belle couleur ivoire d'origine.

 
Aux cinq défunts que nous avons répertoriés, nous allons en ajouter un dernier pour clôturer notre dossier. Colette Renée de Jouvenel -Bel Gazou- a été inhumée dans le tombeau de sa mère lors de son décès en 1981. Son nom apparait en façade, en lettres dorées peu visibles, sur la tranche de la pierre tombale rose.



(1° octobre 2018)




 "BONUS"

AUTOUR DU CŒUR DE CABANIS


Bien qu'il ne soit pas réellement briviste, nous avons consacré un peu plus haut un paragraphe à Pierre Jean Georges Cabanis : né à Cosnac, tout près de chez nous, il avait maintenu par la suite des liens divers avec Brive. Nous avons vu qu'à sa mort son corps avait été déposé au Panthéon, à Paris. Comme nous l'avons aussi déjà mentionné, son cœur par contre était resté en terre au cimetière d'Auteuil, une petite ville de campagne de la banlieue parisienne, là où il demeurait. Le centre d'Auteuil sera absorbé en 1860 par la commune voisine de Paris (donnant naissance à une partie du 16° arrondissement) et sa partie sud par celle de Boulogne-sur-Seine (devenue Boulogne-Billancourt).

Portrait de Cabanis jeune, publié par le Colonel Vermeil de Conchard,
dans son "Trois études sur Cabanis d'après des documents inédits"
(Doc. Internet/Université de Paris/banque d'images et de portraits)







Le 25 floréal an quatre (samedi 14 mai 1796), alors âgé de 39 ans, Georges Cabanis avait épousé Charlotte Félicité de Grouchy, âgée de 28 ans, sœur de Sophie de Condorcet et du futur Maréchal de Grouchy. Elle lui donnera deux filles, Aminthe Geneviève (née hors mariage le 7 octobre 1793 à Provins en Seine et Marne actuelle) et Annette Paméla, née à Auteuil le 4 germinal an 8 (25 mars 1800).


Charlotte Félicité de Grouchy, Madame Cabanis
(portrait peint en 1804 par Anne Louis Girodot,
conservé au Smith Collège Museum of Art, aux États-Unis -
Doc. Internet/wahooart.com).

A la mort de son épouse, bien plus tard, le 29 octobre 1844, alors qu'elle avait 76 ans, le cœur de Cabanis sera inséré dans son cercueil. Curieux, quand même ! Et même si certains ont parfois émis des doutes, la stèle de la tombe en apporte la preuve.




Cliché déjà ancien, alors que la tombe était encore "propre", publié par Wikipédia, et la transcription du texte gravé publiée en 1907 par le bulletin de la Société Historique d'Auteuil et de Passy n° 62 (page 100) dans le cadre d'un recensement des tombes du cimetière.






(Cliquez sur les images pour les agrandir)






Nous nous sommes rendu en reportage sur la tombe de Cabanis au cimetière d'Auteuil, le 26 septembre 2019.
Complètement abandonnée, on la découvre tout au fond du cimetière, en bordure du chemin qui porte son nom, dans la division 5. Elle a la malchance, contrairement à ses voisines, de se trouver en-dessous d'un arbre aux larges ramures, qui la surplombe. Il est vraisemblable qu'elle reste dans l'ombre presque à longueur de journée; des mousses et des vielles feuilles la recouvrent. Elle est en très mauvais état; les inscriptions sont presque devenues illisibles et la grille qui la ceinture est rouillée à cœur. En voici quelques photos.


Vues d'ensemble de la tombe et de son environnement.


Cichés J-P. C.

(26-09 2019)




















Sur le côté droit, le sol est en voie d'effondrement.


















La stèle (partie haute et partie basse) est devenue très difficilement lisible.

Ajoutons que la fille du couple, Annette Paméla, est également inhumée à cet endroit.


(18 septembre 2020)


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