- des erreurs de localisation chez nos prédécesseurs



 
PRÉAMBULE

Voilà un sujet délicat à traiter. Un sujet à risque, même, dirons nous, et nous ne voudrions surtout pas que nos lecteurs se trompent au sujet de nos motivations. Notre ambition n'est pas de stigmatiser les erreurs qu'ont pu commettre ceux qui dans les décennies dernières se sont intéressés au patrimoine bâti de la cité gaillarde, et ont publié sur le sujet.
Preuves à l'appui et sans arrières-pensées, nous allons simplement tenter de rétablir les faits exacts, tant il est vrai que l'évident n'est pas toujours vérité.
Il ne serait d'ailleurs pas étonnant que nous-mêmes dans ce site, malgré notre prudence, ayons donné des informations entachées de quelques inexactitudes dans les détails. Et nous aimerions bien que l'on nous les signale.

C'est en fait à partir des deux meilleures publications sur le sujet, nos livres de chevet, que nous allons construire cette page :
- "Regards sur la Passé de Brive", de Martine Chavent, Jean-Paul Lartigue et Etienne d'Alençon, qui date de 1984;
- "Brive dans la première moitié du siècle" de Lucien Most, édité en 1998.

D'autres publications ont vu le jour au cours des temps, qui publiaient des reproductions de cartes postales. Elles ont eu leur intérêt à leur époque, mais les commentaires y étaient très réduits et les localisations précises pratiquement inexistantes.
Un autre ouvrage plus récent, réalisé à partir de scans de cartes postales conservées aux Archives départementales, très bien présenté, a très largement été diffusé. Mais les commentaires pêchent par leurs approximations, en plus des erreurs qu'ils contiennent.

Ils ne font pas partie de notre sujet, limité aux erreurs de localisation.

Ces précautions liminaires prises, c'est parti !



 
"CONCURRENCE..."

"Concurrence" : c'est la légende de la carte postale qui suit et qu'il s'agit de localiser.

(Doc. delcampe.net)

Il s'avère que nous avons déjà traité le sujet il y a plusieurs années. Vous trouverez notre analyse au bas de la page consacrée à la rue Gambetta. C'est ici : CLICK.




 
"AU PLANTEUR DE CAÏFFA"


Nous ne possédons pas cette carte rarissime. Mr Most l'a reproduite à la page 116 de son ouvrage. Elle fait partie des collections de son collaborateur d'alors, Jacques Mangieu.
La voici, accompagnée des commentaires de l'auteur.

(Carte postale : col. Jacques Mangieu)

Il est écrit : "Le fronton néo-grec de l'ancien hôtel de ville se reflétant dans la vitrine ne laisse planer aucun doute sur cette localisation : il s'agit de l'une des maisons-ventouse le long de Saint Martin".
Et bien non, et notre complice M. V. en apporte une double preuve irréfutable.

D'abord par cet agrandissement d'une carte postale qui fait partie de ses collections, où la vitrine de la boutique "Au Planteur de Caïffa" apparait dans son entier, parmi d'autres, dans la partie est du pourtour de l'ancienne place de l'Hôtel de Ville. C'est aujourd'hui l'emplacement de la boutique "Carré blanc".

(Col. M. V.)


Examinons ensuite cette autre carte postale  (Doc. delcampe.net)                                                    ===>
Le cliché a été pris approximativement devant la vieille boutique du Planteur de Caïffa de la carte précédente, en direction de l'ancien Hôtel de Ville.
Si l'on retourne l'image pour obtenir ce qui, par reflet ou effet miroir, peut apparaître dans la vitrine, on obtient ceci (Doc. M. V.) :








<=== "Le fronton néo-grec de l'ancien hôtel de ville", photographié depuis cet endroit, correspond tout à fait au reflet que l'on distingue sur la carte de Mr Mangieu !

C'était la deuxième partie de la preuve apportée par M. V. !





 
"LES MAGASINS DU PRINTEMPS - ÉTABLISSEMENTS LACHEZE"
rue de l'Hôtel de Ville


Voici un nouvel extrait de l'ouvrage de Lucien Most. Nous sommes à la page 122, dans la rubrique "Bazars et marchands de tissus".

(Cartes postales : col. Lucien Most)















(Col. Maryse Chabanier)                                                                                                                      (Col. C. S.)
Les deux boutiques portent pratiquement la même enseigne "Au Printemps" et "Printemps"

"La façade a changé d'aspect en 1932...", écrit l'auteur juste au dessus de la deuxième carte postale. Oui, bien sûr, puisqu'en fait nous ne sommes pas au même endroit !

Sur le cliché du haut nous sommes au numéro 13 de la rue de l'Hôtel de Ville, devant le magasin "Au Printemps" de Louis Lachèze, une maison fondée en 1873. L'emplacement abritera ultérieurement les enseignes "Aux Dames de France", puis "Bony Prix". C'est actuellement "Ambiance et Styles".
Hors des travaux d'embellissement, la façade a peu changé dans sa structure.

Aucun rapport avec le deuxième cliché, si ce n'est l'enseigne presque identique "Printemps". Nous sommes cependant toujours rue de l'Hôtel de Ville, mais de l'autre coté, et un peu plus haut. L'emplacement a aujourd'hui pas mal changé d'aspect, mais on le reconnait parfaitement. Il abrite aujourd'hui la partie basse de l'immeuble Sothys.

(Cliché JPC - 11 février 2014)

Les deux portes latérales ont été transformées en vitrines. Mais les motifs sculptés qui figurent dans leur partie supérieure ne laissent aucun doute quant à la localisation exacte de l'immeuble.
Les deux vitrines du centre de la vieille image ont été assorties à celles du coté. Un des soupiraux du cliché de Lucien Most subsiste; les deux autres ont disparu.



 
"LA FOIRE AUX CHEVAUX DU 12 JUIN"

Voici un troisième extrait du livre de Lucien Most, et ses commentaires. Nous somme à la page 171, dans la rubrique " Foires et marchés".

(Carte postale : col. Lucien Most)

La Foire aux chevaux du 12 juin (carte datée de janvier 1911)
(Doc. ancien site cartes-postales-anciennes.com)

Lucien Most écrit : "La foire aux chevaux se tenait là dans la grande allée de La Guierle...".

M. V. a fort judicieusement remarqué que le cliché -pris en hauteur- ne pouvait avoir été réalisé que depuis la terrasse du premier étage du château d'eau. Nous sommes là en fait à son pied et la foire s'étend vers l'arrière. Le canal est à l'extrême droite de l'image; il est bordé de son muret de pierre bien reconnaissable, et par l'alignement des platanes de l'allée du même nom. De l'autre coté de ce bel alignement prend naissance l'Allée des Acacias.

(Doc. delcampe.net)
Au bord du canal, l'allée des Platanes, les platanes, l'Allée des Acacias, les acacias, et la foire aux chevaux.
(agrandissement d'une partie de carte postale qui figure par ailleurs sur notre site)

La Grande Allée est beaucoup plus éloignée; elle se situe vers le centre de La Guierle, presque parallèle aux deux autres, et il est impossible de la photographier de la terrasse du château d'eau. Mais nous devons avouer, à la décharge de Lucien Most, que la légende "Grande Allée" apparait sur plusieurs cartes postales représentant des allées différentes de La Guierle.
 


 
"BONUS"

LA MAISON SIORAT

Au bas de la page 66 de son ouvrage, Lucien Most publie la carte-photo suivante, accompagnée de son commentaire dans lequel il avoue son impuissance à la localiser :




Notre complice M. V. a très souvent montré sur notre site la "sagacité" dont il était capable. Il en fait preuve à nouveau en résolvant l'énigme sur laquelle Lucien Most a échoué. Et c'était vraiment très difficile.

La Maison Siorat se situait en fait au numéro 62 de l'actuelle avenue Pompidou (ex partie de l'avenue Thiers). Google Street nous présente son aspect en janvier 2011.

(Doc. Google Street)

Regardez bien, tout y est, le caractéristique pilier de droite en particulier. Bien sûr, depuis 1906, il y a eu quelques changements : la partie gauche a été surélevée d'un étage, et une petite extension a vu le jour en façade, à gauche de la porte d'entrée; elle servait parait-il de bar à une certaine époque.

Mais M. V. a fait plus fort encore en réussissant à trouver sur Internet une photographie de cette maison en 1907. Une image qui, depuis, été acquise par notre autre complice Maryse Chabanier.

(Col. Maryse Chabanier)

La maison d'origine, parfaitement reconnaissable est alors en cours d'agrandissement en bordure de l'avenue, et l'on peut lire la légende manuscrite ajoutée par le propriétaire : "Vue de nos nouvelles constructions".
Ces "nouvelles constructions" ont depuis été détruites, et un grand immeuble construit à la place.

(1° janvier 2017)


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